Nous ne sommes pas seulement notre psychisme ou notre corps, mais nous formons un tout au sein duquel la dimension transpersonnelle et spirituelle a également son importance. Notre santé et notre bien-être sont influencés par le dialogue et l’équilibre dynamique de toutes les parties de notre être, ainsi que par l’interaction avec les systèmes auquel nous appartenons – en particulier notre famille. Ce dernier point est ce qui caractérise l’approche systémique.

La personne qui demande de l’aide parce qu’elle vit une souffrance, est en effet souvent porteuse d’une problématique plus profonde du système auquel elle appartient. Elle porte la lumière sur un déséquilibre qui, grâce au travail sur soi, peut être dépassé, ainsi que le formule A. Jodorowsky : « Les souffrances familiales, comme les anneaux d'une chaîne, se répètent de génération en génération jusqu'à ce qu'un descendant (...) en prenne conscience et transforme sa malédiction en bénédiction. »

La vision systémique permet d’élargir le regard à tout le système auquel nous appartenons – en dernière instance, la société – en mettant en lumière les mécanismes et inégalités qui bloquent notre pleine réalisation dans notre singularité, authenticité et liberté de conscience. La célèbre citation de Krishnamurti, « ce n’est pas un signe de bonne santé mentale que d’être bien adapté à une société malade », reflète le piège dans lequel on tombe quand on cherche à « normaliser » la souffrance. On empêche alors que la crise devienne un moteur de changement au niveau personnel et sociétal.

En tant que psychologue, j’espère contribuer à la création d’une société plus juste, en permettant à ceux qui viennent me voir d’initier ou d’approfondir un travail intérieur. Comme le dit le philosophe et paysan Pierre Rabhi, « la vraie révolution est celle qui nous amène à nous transformer nous-mêmes pour transformer le monde ».